Le plafond de verre une forme d’inégalité :
Pour exprimer l’inégalité, deux principes se conjuguent : celui de la séparation, selon lequel il existe un travail d'hommes et un travail de femmes, et le principe de la hiérarchisation, qui sous-tend qu'un « travail d'hommes vaut plus qu'un travail de femmes ».
Cette hiérarchisation du caractère masculin sur le féminin origine de la binarité et du dualisme construits à partir des différences perçues entre les sexes, les attitudes discriminatoires liées au sexisme (les stéréotypes de genre, les attitudes sexistes).
Les pratiques informelles mises en place au moment du recrutement et de la promotion, et les politiques organisationnelles sont déterminantes pour rendre compte du plafond de verre.
La discrimination fondée sur le sexe est une discrimination envers les personnes fondée sur leur identité de genre ou sur leurs différences de genre ou de sexe, est surtout définie en termes d’inégalités. Il a été lié aux stéréotypes et aux rôles de genre, et peut inclure la croyance qu'un sexe ou un genre est intrinsèquement supérieur à un autre.
Le sexisme peut être défini comme l’adhésion à des croyances discriminatoires ou préjudiciables fondées sur le sexe ou le genre. Il peut également être considéré comme recouvrant des attitudes, des croyances et des comportements qui soutiennent l’inégalité entre le statut des femmes et celui des hommes.
À cet égard, les formes d’injustices affectant la possibilité de contribuer à la production et à la transmission de connaissances nécessaires à un jugement pertinent ont été définies plus précisément par Miranda Fricker.
Le plafond de verre et l’injustice épistémique Fricker.
L’injustice épistémique c’est une forme d’injustice qui cause du tort à un individu spécifiquement dans sa qualité d’agent épistémique, et consiste en un traitement illégitime et préjudiciable du témoignage d’une personne en vertu de son statut social ou de son genre, et non sur la base de ses comportements réels.
Le terme injustice épistémique introduit pour désigner des formes d’injustice qui sont un tort causé à quelqu’un en particulier en sa qualité de connaisseur. La formalisation de ce concept est attribuable à la philosophe anglaise Miranda Fricker qui, dans son livre épistémique injustice : Power and the ethics of knowing (2007), examine le rôle des perceptions sociales et des préjugés dans les jugements de crédibilité et les situations d’échange de témoignages. Avant que ce concept soit forgé, les femmes qui vivaient ces expériences étaient isolées et ne disposaient pas des ressources interprétatives leur permettant de nommer et d’interpréter ces situations de violence.
D’une autre manière plus claire selon Catala : L’injustice épistémique mine l’agentivité épistémique, soit la capacité de produire, transmettre ou utiliser la connaissance. Une personne subit une injustice épistémique si elle n'est soit pas adéquatement crue ou pas adéquatement comprise en raison de biais parce qu’elle appartient à un groupe social non dominant (femmes, minorités asexuelles, groupes racisés, personnes ayant des handicaps, etc.).
Et les préjugés en question qui suit se rapportent à l'identité sociale et Fricker appelle ce type de préjugé (préjugé identitaire) qui est causé par un stéréotype négatif préjudiciable à l'identité, n'a pas jugé les récits et les témoignages des femmes crédibles. Il en résulte une injustice cognitive du fait de l’exclusion des femmes et d’objets et places ‘ hors savoir’ parce qu’ils sont en réalité ‘hors norme. L’injustice épistémique ne cause donc pas simplement du tort à un agent dans sa qualité de connaissance, elle lui cause du tort dans sa capacité à se situer et à se concevoir comme un agent épistémique. Il s’agit d’une injustice dont le résultat est proprement épistémique, mais dont les motivations sont fondées sur des préjugés identitaires. Les femmes sont des victimes où elles crédibles et par les barrières invisibles du plafond de verre ont nié et ignoré leurs expériences.
Le plafond de verre et l'injustice testimoniale.
L’injustice testimoniale, dans laquelle un locuteur reçoit un déficit injuste de crédibilité de la part d'un auditeur en raison d'un préjugé de la part de l'auditeur. Une injustice de ce type peut se produire lorsqu'une personne est ignorée ou n'est pas crue en raison de son sexe, de sa sexualité, de sa présentation de genre, de sa race, de son handicap ou, plus largement, en raison de son identité, qui se produit lorsqu’"un préjugé amène un auditeur à donner un niveau de crédibilité dégonflé à la parole d'un locuteur".
Fricker donne l'exemple du Londonien Duwayne Brooks , qui a vu son ami Stephen Lawrence assassiné. Les policiers qui sont arrivés sur les lieux ont considéré Brooks avec suspicion. Selon une enquête officielle, "les agents ne se sont pas concentrés sur M. Brooks et n'ont pas suivi énergiquement les informations qu'il leur a données. Personne n'a suggéré qu'il soit utilisé dans les recherches de la zone, bien qu'il sache où les assaillants avaient été vus pour la dernière fois. Personne ne semble vraiment avoir essayé de le calmer, ou d'accepter que ce qu'il a dit était vrai."
Autrement dit, les policiers n'ont pas considéré Brooks comme un témoin crédible, probablement en partie en raison de préjugés raciaux.
Il s'agissait, d'un cas d'injustice de témoignage, qui se produit lorsqu’"un préjugé amène un auditeur à donner un niveau de crédibilité dégonflé à la parole d'un locuteur".
C’est une injustice liée au fait de faire confiance à la parole de quelqu'un, ce que signifie que les femmes dans le plafond de verre ont subi un déficit de crédibilité et les causes de ces barrières invisibles ont nié et ignoré leurs expériences, et leur exclusion marque une opération de pouvoir professionnelle. Un exercice du pouvoir de l'identité de genre est actif lorsque, par exemple, l’homme utilise (peut-être involontairement) son identité d'homme pour influencer les actions d'une femme, pour qu'elle s'en remette à sa parole. Il pourrait, la fréquenter et s'en tirer en vertu du fait qu'il est un homme et qu'elle est une femme : « Marge, il y a une intuition féminine, et puis il y a des faits » dans lequel il fait partie de la construction du genre non seulement que les femmes soient plus intuitives que rationnelles, mais, en outre, qu'elles ne doivent jamais opposer leur parole à celle d'un homme.
Le sexisme peut être considéré comme un obstacle à la progression professionnelle de la femme. (Les hommes sexistes sont plus enclins à considérer le leadership comme étant une caractéristique propre à l’homme, nous pouvons voir ici clairement l'injustice testimoniale.